Le serpent : guérisseur, gardien et tentateur
- Hanane B
- il y a 4 jours
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Parmi les symboles les plus anciens et les plus ambivalents, le serpent occupe une place singulière. Longtemps redouté, parfois vénéré, il traverse les mythes grecs comme une figure double, à la fois protectrice et menaçante.
Dans la Grèce antique, le serpent est d’abord guérisseur. On le retrouve enroulé autour du bâton d’Asclépios, dieu de la médecine. Ce reptile, capable de muer et de renouveler sa peau, incarne la régénération et le cycle de la vie. Sa présence dans les sanctuaires d’Asclépios à Épidaure rappelait aux malades que la guérison n’est pas seulement un acte médical, mais une renaissance.
Mais le serpent est aussi gardien. Il veille sur les trésors et les lieux sacrés. Ainsi, le dragon Python, gardien de Delphes, fut vaincu par Apollon avant que le dieu ne fonde son oracle. Gardien redoutable, il sépare le profane du sacré, et enseigne que toute connaissance précieuse exige d’affronter une épreuve.
Enfin, le serpent peut devenir tentateur. Symbole des forces souterraines, il inspire la crainte par sa proximité avec la mort et le monde infernal. Sa mobilité silencieuse, son regard fixe et son venin en font un être associé aux passions dangereuses, à la séduction trompeuse et à la fragilité humaine face aux instincts.
Cette triple dimension — guérison, protection, tentation — révèle toute la profondeur du symbole. Le serpent incarne à la fois la promesse de vie, la nécessité de vigilance et le risque de chute. Il nous enseigne que la sagesse consiste non pas à fuir l’ambivalence, mais à la reconnaître. Car c’est précisément dans cette tension entre soin, épreuve et danger que se cache l’expérience humaine la plus vraie : celle d’un chemin où la lumière et l’ombre avancent toujours côte à côte.



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